Toulon-sur-Arroux - De quoi vivaient les habitants au début du XX° siècle ?

10/08/2021

En consultant le registre du recensement de 1901, nous avons cherché à savoir quelles professions exerçaient les Toulonnais.

Nous nous sommes uniquement intéressés aux métiers des hommes, beaucoup plus diversifiés que ceux des femmes généralement cantonnées à des tâches comme brodeuses, lingères, domestiques ou commerçantes.

Voyons la multiplicité des emplois nécessaires à la vie d'un village.

On constate que le village de Toulon-sur-Arroux était encore très centré sur l'activité agricole. 

Bien des habitants possédaient un jardin et quelques animaux, mais il fallait posséder des terres pour cultiver à grande échelle. La mécanisation étant à ses balbutiements, l'agriculture est consommatrice d'une main d'oeuvre importante avec des journaliers nombreux qui louaient leurs bras pour les travaux et recevaient un salaire à la journée.

Ainsi, à Toulon on comptait : 19 propriétaires terriens, 55 cultivateurs, 15 fermiers, 17 métayers, 2 vignerons, 4 jardiniers, un horticulteur et.... 112 journaliers (souvent accompagnés de leur épouse).

Arrivent ensuite les métiers directement liés à l'agriculture. Il y avait 6 charrons, 4 bourreliers pour les harnachements des chevaux, 1 maréchal-ferrant, 6 forgerons, 7 voituriers et un charretier

Dans les bois oeuvrent les scieurs de long (6), les fendeurs (2)  qui faisaient travailler 2 négociants en bois.

Mais comme il fallait un peu d'ordre à tout cela, Toulon avait 1 garde forestier, 2 gardes privés, 1 garde champêtre et 5 gendarmes !

Viennent ensuite les métiers du bâtiment, gros pourvoyeurs d'emploi. Nous constatons encore aujourd'hui le résultat de leur savoir-faire.

Il y avait 31 entrepreneurs et ouvriers en maçonnerie, 9 menuisiers, 6 serruriers, 8 couvreurs, 5 plâtriers-peintres, 3 tailleurs de pierres, 4 charpentiers.

Les métiers de services: les grosses fermes emploient des domestiques (11) et un régisseur.

L'industrie n'est pas très implantée à Toulon à cette époque. Il n'y a ni mines, ni fonderie, ni forges. Cependant, une fabrique de tuiles fait vivre 3 familles. 

6 ferblantiers résident au village, ainsi que 4 meuniers.

Le village ne pouvait vivre sans les commerçants sédentaires ou ambulants car il y avait peu de moyen de déplacement pour aller effectuer ses courses dans les villes plus importantes.

A Toulon, on pouvait se fournir chez 4 épiciers et un garçon de magasin, 7 boulangers (patrons et employés), 1 pâtissier, 4 bouchers, 1 charcutier. Il y avait aussi 2 limonadiers, 1 buraliste, 4 négociants en vins, 4 cafetiers et un garçon de café, 6 aubergistes et 2 cuisiniers, 1 droguiste, 1 marchant ambulant et un voyageur de commerce, 5 tailleurs, 3 escomptiers, 12 marchands divers, 6 aubergistes et un maître d'hôtel.

Comme on marche beaucoup, il y a également 5 sabotiers et 7 cordonniers.

Côté artisans, notons 1 coiffeur, 2 horlogers, 1 tisserand, 1 teinturier, 1 chaisier, 2 tonneliers et 2 chiffonniers. Côté médecine 2 pharmaciens, un vétérinaire et 2 médecins.

Tous ces métiers représentent le socle de l'activité d'un village.

Mais pour qu'un village fonctionne bien, il lui faut aussi ses fonctionnaires et ses emplois libéraux. Pour cela, on compte 9 cantonniers, 7 facteurs et postiers, 1 huissier, 1 assureur, 1 notaire et son clerc, 1 greffier, 2 comptables, 2 instituteurs, sans oublier un curé et un vicaire. Il y avait aussi 15 rentiers !

Mais Toulon-sur-Arroux avait un gros avantage: sa gare. dépôt-atelier et carrefour de deux lignes ferroviaires, dès 1893, elle procurait un salaire à 35 cheminots, chef de gare, garde-barrières, ajusteurs, chauffeurs-mécaniciens, et à quelques cochers et camionneurs qui attendaient les voyageurs à la sortie des quais.