Saint-Romain-sous-Versigny sous le joug des Autrichiens (1815)
Napoléon ayant abdiqué en avril 1814, le sénat avait appelé Louis de Bourbon à reprendre le trône de France sous le nom de Louis XVIII.
Les armées d'occupation, et en particulier les troupes autrichiennes, restèrent jusqu'à l'été 1814, pour superviser la mise en place de cette nouvelle royauté.
Mais le 1er mars 1815, l'empereur débarque à Vallauris en provenance de Sainte-Hélène afin de regagner Paris. Commence alors la période appelée "Les Cent Jours". Napoléon passe d'ailleurs par Autun le 15 mars puis par Chissey-en-Morvan le lendemain.
Hélas, la défaite de Waterloo entraînera une seconde abdication et par là même le retour des armées étrangères.
La région du Val d'Arroux voit alors une invasion massive d'Autrichiens et la population va vivre une période plus que difficile et douloureuse.
L'occupant impose sa propre monnaie avec un taux de change évidemment défavorable aux habitants. Suite au meurtre d'un soldat autrichien à La Comelle, puis de trois hussards près de Toulon-sur-Arroux, le quotidien des populations va se durcir encore.
Bien sûr, celles-ci sont tenues de nourrir les troupes occupantes et on voit régulièrement des paysans frappés à coups de bâton parce-que les soldats n'avaient pas trouvé le repas (qui leur avait été préparé au détriment des familles et des enfants) à leur goût.
Dans la région de Toulon-sur-Arroux, les historiens ont retrouvé des documents qui prouvent que les Autrichiens effectuaient pour leur subsistance des prélèvements massifs auprès des habitants des campagnes.
Voici par exemple ce que devait livrer la commune de Saint-Romain-sous-Versigny, alors peuplée de 250 âmes, durant l'été 1815 :
- 12 boeufs
- 172 mesures de froment,
- 192 mesures de seigle,
- 20 mesures d'orge,
- 450 mesure d'avoine,
- 22 mesures de légumes,
- 5246 livres de foin
- 2600 livres de paille,
- 40 gros arbres,
- 50 petits arbres,
- 30 cordes de bois
- 1000 fagots
- 40 toises de planches,
- 6000 briques,
- 1 pièce et demi de vin,
- 25 litres d'eau de vie,
- 435 livres de pain,
- 18 livres de sel,
Le tout représentait une somme de plus de 5400 francs, somme considérable à l'époque.
En novembre 1815, peu à peu, les troupes d'invasion se retirèrent du secteur.