Gueugnon - Monnaies de nécessité.
Le 16 août 1914, alors que le conflit mondial vient d'éclater, le ministre des finances Joseph Noulens tolère la frappe de petites monnaies pour pallier au manque de numéraire.
La guerre ayant complètement désorganisé l'économie et le système du franc germinal basé sur une correspondance de la valeur de la monnaie à des réserves en métal (or et argent), les pièces en or, en argent et en bronze se trouvèrent avoir une valeur faciale inférieure à leur masse métallique et furent systématiquement thésaurisées par les particuliers.
Les chambres de commerce, les villes, les associations de commerçants, les entreprise et même certains bars et restaurants furent autorisés à émettre des jetons-monnaies ayant obligatoirement la mention « bon pour.. », ceci afin de ne pas usurper les monnaies émises par l'état.
Ces monnaies, dont certaines circulèrent jusqu'en 1927, font partie intégrante de l'Histoire de France.
Les Forges de Gueugnon, alors dirigées par Pierre Campionnet, maître de forges et maire de la ville, firent donc fabriquer leur propre monnaie. Mais elles ne furent pas les seules en Saône-et-Loire :
à Chalon, Chauffailles, la Clayette, Digoin, Montceau-les-Mines,... des boulangeries, des boucheries-charcuteries, des cafés, des épiceries, des entreprises, des coopératives s'y sont mis.
Il y eut aussi des « monnaies-timbre ».
En 1940, une opération de même genre fut reconduite en France.
Du point de vue collection, ces monnaies sont plutôt boudées par les numismates. Il en existe des milliers de toutes formes et de tous métaux (ou carton), donc sont à la fois assez rares et encore peu onéreuses.
Il est relativement facile de se constituer une petite collection avec une mise de départ raisonnable. Chacun peut découvrir des monnaies encore inconnues.