Bel-Air-sur-Arroux
Quand Toulon sur Arroux était Bel-Air-sur-Arroux...
La Révolution Française déclencha de nombreuses réformes comme la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen ou encore la mise en place du calendrier républicain.etc..
Mais elle entraîna également le changement de nom de certaines communes.
Ceci fut mis en place par souci de déchristianisation (les noms contenant Notre-Dame, Saint/Sainte, Évêque, Abbaye, etc)., ou de suppression des références à l'Ancien Régime (noms contenant Roi/Roy/Roye/Réal/Louis/…, Château/Castel/…, Comte, Noble, etc.). Et puis aussi Bourbon qui fut le nom de famille d'une dynastie royale, et qui disparut du nom des communes durant ces années agitées.
À l'arrivée de Napoléon au pouvoir, la grande majorité de ces communes reprirent leur ancien nom. Mais certaines le conservèrent. Quelques exemples : l'Île-Bourbon demeura l'Île-Maurice et près de chez nous, Saint-Sorlin restera La-Roche-Vineuse.
Penchons-nous sur le secteur de l'Arroux et du Morvan.
Bourbon-Lancy était logiquement devenu Bellevue-les-Bains.
A Issy-l'Evêque, la période fut assez agitée. Son curé, l'abbé Jean-François Carion, avait pris la tête du Tiers-Etat. Il rédigea un code de 90 articles, sorte de mini-constitution faisant une ébauche de petite République appelée Issy-la-Montagne . Le Curé Carion accusé de crime de lèse-nation, fut arrêté et sauva sa tête grâce aux interventions de Robespierre et Mirabeau. Les gens du peuple allèrent chercher leur curé en sabots à Paris.
Très logiquement aussi, Saint-Léger-sous-Beuvray fut rebaptisé en Beuvremont,
Saint-Didier-sur-Arroux devint Mont-d'Arroux et Saint-Romain-sous-Versigny prit le nom d'un de ses écarts : Raveau-sur-Arrière.
Idem pour Sainte-Radegonde qui s'appela durant ces années-là Chassigny.
Saint-Symphorien-de-Marmagne hérita sans doute aussi du nom d'un de ses lieux-dits puisqu'il devint Le Pelletier.
De même, Saint-Prix se vit renommer Prix-sous-Beuvray et Saint-Nizier devint Scaevola. Par contre, là, nous ignorant pourquoi, car en latin cela signifie « gaucher » !
Mais ce qui nous embête et dépasse notre savoir, c'est, pourquoi Toulon-sur-Arroux s'est retrouvé un beau matin affublé du nom de Bel-Air-sur-Arroux.
Bien sûr, un coin du village s'appelait Bel-Air, mais la question qui nous taraude est : qu'est-ce qui pouvait bien gêner les dirigeants révolutionnaires dans le nom « Toulon » ?
Y avait-il une consonance religieuse ou monarchique là-dedans ? Peut-être est-ce à cause de Nicolas de Tholon (ou de Toulon), né dans le village et qui devint évêque d'Autun au XIV° siècle ?
Photo JLB