Au bon vieux temps des diligences.

20/11/2022

Au bon vieux temps des diligences:

 C'était l'époque où les liaisons de ville à ville revêtaient l'allure dune véritable expédition. On croisait sur les chemins, coches, pataches, chaises-de-poste, malles-poste, gondoles et coucous. 

Pour le commun des mortels, le trajet de Digoin à Autun, ou de Luzy à Toulon-sur-Arroux, s'effectuait par la diligence. C'était un énorme coffre en tôle, monté sur quatre roues et divisé en trois compartiments, l'un par devant, appelé coupé, contenant trois places, l'autre au centre avec 6 places nommé la berline et à l'arrière la rotonde pour quatre voyageurs. Au sommet de ce lourd véhicule, outre le siège du cocher et à l'entrée de la bâche qui recouvrait les bagages, était installée une banquette assez large pour trois personnes qu'on nommait l'Impériale.

A cette pesante voiture étaient attelés cinq chevaux vigoureux.
C'était toujours un spectacle particulier que de voir arriver au galop ces bêtes fumantes des sueurs de l'effort, dans un joyeux carillon de grelots et les claquements du fouet du conducteur.

Les diligences après une longue route arrivaient à un relais qui permettait de remplacer les chevaux par d'autres, plus frais. 

Les routes étaient loin d'être en bon état, souvent parsemées d'ornières profondes et en ce cas, les diligences étaient en grand danger de verser dans les fossés ou de s'embourber. C'était d'ailleurs assez fréquent et, si les voyageurs s'en tiraient souvent sans grand dommage, il y eut des accidents mortels.

Il convient de souligner qu'au début du Premier Empire, à l'amorce d'une descente de côte, le conducteur devait se précipiter pour aller mettre un bâton dans les roues afin de ralentir la course de la diligence.

A la Chapelle-sous-Uchon, à l'entrée sud du bourg sur la départementale 228, se trouve l'ancien relais de poste du XVIIIe siècle ainsi qu'une borne de diligence. 

Le village se trouvait le long de la route royale partant d'Autun vers Toulon-sur-Arroux comme l'indique la carte Cassini (XVIIIe). Le cadastre de 1831 indique nettement un bâtiment en L et autre plus petit formant une cour ouverte sur la route. Il accueillait les voyageurs empruntant la route royale entre Autun et Toulon-sur-Arroux via le bourg voisin de La Tagnière. Il devait comporter auberge, hostellerie, écurie-grange... 

La borne est en très bon état de conservation. Les chiffres 18 et 19 y sont gravés, indiquant la distance des villes Autun et de Toulon-sur-Arroux. Il est très rare d'en trouver dans le Morvan.

Les diligences disparues, restèrent encore quelques voitures hippomobiles et en particulier, celles de certains artisans avec leur publicité inscrite sur le véhicule.