Au bon vieux temps du maréchal ferrant.
A une époque où seule la traction animale permettait le transport des marchandises et des gens ainsi que le travail de la terre, le maréchal ferrant était un personnage incontournable de nos villages et très respecté.
Le centre des bourgs ruraux étaient animés de ses coups de marteaux sur l'enclume (parfois bien avant le lever du jour), des hennissements des chevaux ou du meuglements des bovins, des palabres de leurs propriétaires, des volutes de fumée de la forge et de l'odeur de la corne brûlée.
Les agriculteurs aisés possédaient des chevaux mais les paysans plus pauvres travaillaient plutôt avec les vaches ou des boeufs qu'il fallait également ferrer.
Aux jours de pluie, lorsque le travail aux champs n'était pas possible, la forge devenait le lieu de rendez-vous des hommes, tout comme le lavoir était celui des femmes. La politique et les affaires du village y étaient commentées.
Le maréchal ferrant, en plus de connaissances anatomiques des bêtes, de patience, devait être un parfait forgeron car on lui confiait aussi la réparation des socs de charrues, des dents de herses, des lames de faucheuses et des cerclages de roues.
Mais surtout il devait avoir une excellente condition physique car le métier réclamait une bonne résistance pour tenir les pieds des chevaux, travaillant pendant de longs moments genoux fléchis et dos voûté. De plus, en dehors de ses journées à la forge pouvant durer 14 heures, tant qu'il faisait jour, il était souvent appelé dans les grosses exploitations isolées du bourg dans lesquelles il pouvait demeurer plusieurs jours pour ferrer l'ensemble des chevaux.
Le maréchal ferrant devait être également disponible à chaque instant pour une intervention urgente due à un abcès.
Plusieurs habitants de villages environnants nous ont confiés avoir pris plaisir, durant leur adolescence, à aider le maréchal ferrant à maintenir les pieds des chevaux.
Après la seconde guerre mondiale, la généralisation des machines agricoles a minimisé le besoin de bêtes de trait.
Le maréchal ferrant d'aujourd'hui se déplace là où on a besoin de lui, à bord d'une camionnette aménagée. Cependant, ils sont encore un bon millier à exercé cette profession en France.