Bourbon-Lancy - le 6 août 1895, Ferdinand Sarrien devient ministre

06/08/2024

Bien que la cité de Bourbon-Lancy ait donné son nom à une avenue et à un collège, Ferdinand Sarrien est trop peu connu de bon nombre de ses compatriotes,

Né le 15 octobre 1840 à Bourbon, d'un père tanneur, il fait ses études à Moulins. Etudiant en droit, il fut reçu avocat à Paris puis inscrit au barreau de Lyon dont il fit partie jusqu'en 1872,

La guerre de 1870 le trouva jeune capitaine de trente ans, à la tête d'une compagnie de la garde mobile combattant autour de Dijon. Sa vaillance lui valut la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur le 17 septembre 1871,

Il se fixe alors à Bourbon-Lancy, ville dans laquelle son père Louis Sarrien est maire républicain, Il le remplace comme premier magistrat de la cité en décembre 1971, Ferdinand Sarrien à 31 ans !

Déjà conseiller général du canton depuis le 8 octobre de cette même année, il le restera jusqu'à sa mort en 1915 et présidera l'assemblée départementale,

Hélas, le jeune maire du début de la III° République devait payer cher ses convictions républicaines. Le 24 mai 1873, il est révoqué, Son successeur, M. Rossignol est désigné par décret. Sarrien ne retrouvera son poste de maire que le 29 mai 1876. Les électeurs de la circonscription de Charolles l' avaient entre temps choisi comme député le 20 février 1876.

C'est à ce poste que Ferdinand Sarrien devait donner la pleine mesure de son courage. Il signe la protestation contre le manifeste du Maréchal de Mac-Mahon, il est du nombre des 363 qui votent l'ordre du jour de défiance contre le ministère de Broglie-Fortou. L'assemblée dissoute, Ferdinand Sarrien revient à Bourbon où l'administration préfectorale dirige contre sa candidature, la campagne la plus acharnée.

Cependant, il est réélu député à une majorité imposante le 14 octobre 1877. Mais dans cette période explosive, Ferdinand Sarrien perd une seconde fois son écharpe de maire car son conseil municipal est dissout le 15 septembre 1877 et M. Rossignol redevient maire de Bourbon.

Nouveau rebondissement : puisque le 21 janvier 1878, il est désigné premier conseiller faisant fonction de maire,

Sa carrière politique va alors s'envoler. Il accède au poste de Ministre des Postes et Télégraphes dans le cabinet Brisson (6 août 1885)

Puis les ministères se succéderont :

Ministre de l'Intérieur,

Ministre de la Justice,

à nouveau à l'Intérieur,

à nouveau à la Justice (durant l'affaire Dreyfus,

Enfin, il eut à former le 14 mars 1906 le grand ministère avec Barthou, Clémenceau, Poincaré, Briand, Doumergue pour ne citer que les plus illustres.

Hélas, sa santé se dégradant, Ferdinand Sarrien se retire des fonctions nationales, Mais quel travail accompli avec, par exemple l'application de la loi de séparation des Eglises et de l'État, la laïcisation complète de l'enseignement, la liberté syndicale, l'annulation du jugement condamnant Dreyfus,

Bourbon peut être fier qu'un de ses compatriotes ait pris une telle part dans le destin de la République.

Il mourut à Paris en novembre 1915. mais sa disparition n'eut pas un grand retentissement dans la ville. Les obsèques furent simples, mais nous étions en pleine guerre.

Et de nos jours, une tombe toute simple se trouve au cimetière de la ville,