Un 17 mars à Toulon-sur-Arroux

17/03/2024

Rédaction du cahier de doléances de Toulon-sur-Arroux (1789)

 • Rédigés à la demande du roi Louis XVI en vue des états généraux du 5 mai 1789, où ils devaient servir de documents de travail, les cahiers de doléances rassemblent les plaintes et les vœux du peuple de France. Rédigés entre février et mars 1789, c'est tout le peuple du royaume de France qui s'attelle à la rédaction de documents dont l'étude permet de jeter un éclairage presque complet sur l'état du royaume à la veille de la Révolution et sur les aspirations des Français qui en sont les auteurs.

 En théorie, c'est l'occasion pour chaque habitant du royaume, quelle que soit sa condition, d'exprimer ses plaintes directement au roi. 

Les gens y voient un réel espoir d'améliorer leurs conditions de vie. On sait que le roi n'en tint pas compte.


• Ces cahiers de doléances ont été rédigés par ordre et par bailliage. Ainsi, dans chaque paroisse, on a rédigé un cahier pour la noblesse, un cahier pour le clergé et un cahier pour le tiers état. Chaque ordre a ensuite élu des représentants qui se sont rendus au bailliage, où les cahiers de paroisse ont été centralisés et synthétisés en un cahier de bailliage pour chaque ordre. 

Ce sont ces cahiers de bailliage qui ont ensuite été envoyés à Versailles, pour les états généraux. 

Comme beaucoup d'autres, le cahier de doléances de Toulon-sur-Arroux, (qui appartenait au baillage de Charolles), est conservé aux Archives Départementales.

Il fut rédigé le 17 mars 1789, sous la direction de Jean-Philippe Saclier, avocat et maire de Toulon-sur-Arroux. 

Mais ce cahier a une particularité: 

parmi les 63 articles qu'il contient, l'article 10 demande l'abolition de l'esclavage. Une demande rarissime à l'époque. Comment cette volonté a-t-elle pu naître dans ce coin de campagne, situé bien loin des mers et des lieux de rassemblement des esclaves. 

Peut-être que certains érudits locaux avaient pour lecture des philosophes des Lumières ? Mais n'oublions pas également que Philibert Commerson, un grand voyageur et botaniste s'était installé à Toulon-sur-Arroux avant ses expéditions ? Mais il est mort en 1773...

Voici le texte de l'article :

"Que sur l'empire français, il ne reste aucun vestige d'esclavage ! Que la mesure de la fortune publique ne se calcule plus sur le nombre des malheureux ! Enfin que l'esclavage soit aboli dans les colonies, que la nation renonce pour toujours à la traite des nègres et que le Roy suivant les mouvements de son cœur daigne inviter toutes les nations à abjurer ce monstrueux commerce par un pacte général que l'humanité réclame."

Le 10 mai 2014, à l'initiative de l'Association « Les Amis des Antilles » du bassin minier de Montceau, la commune de Toulon-sur-Arroux en Saône-et-Loire, inaugure une stèle dans le cadre des commémorations de la Journée nationale des mémoires de la Traite, de l'Esclavage & de leurs Abolitions.. Le 10ème article du cahier de doléances est gravé sur cette stèle.